1. Ton parcours motard ?

 

En 1989, avant de divorcer, une envie commune avec mon ex-mari nous a fait nous inscrire dans une moto-école de la banlieue parisienne pour passer le permis moto. Entre une moto trop haute et un moniteur qui ne pensait qu’à râler dès que je la faisais tomber, mon rêve s’est vite arrêté et rangé au placard pour d’autres priorités.

Je me suis remariée et aujourd’hui avec Dom, je partage ma nouvelle vie dans une nouvelle région. Nos enfants ont grandi et sont tous partis du foyer.

Ma fille décide de passer son permis moto et l’obtient en 2008.

Habitant sur Paris, elle ramène sa première moto chez nous, ce qui ne laisse pas Dom indifférent – possédant déjà le permis, il se laisse tenter par l’achat d’un Z750. Tous les deux m’ont donné l’envie de remonter sur une moto. J’achète une Kymco 125cc, style custom, mais sans reprendre de cours, mes sorties n’ont pas été très réjouissantes, c’est alors qu’ils me poussent à passer le permis (mon mari et ma fille).

Beaucoup de questions, je suis trop vieille pour cela, trop petite, rien que d’en parler, la boule au ventre me prenait. ALLEZ, on essaye!

D’abord le premier contact – très important pour moi, j’ai téléphoné à plusieurs moto-écoles et seule celle de Mérignac CER de Capeyron me donne bonne impression. Je prends RDV avec eux. Eux, c’est Corinne la secrétaire qui est aussi la femme de Franck, le moniteur. Dom m’avait accompagnée à ce premier rendez-vous, on a conclu pour signer ce pari fou et ce rêve de « gamine » en février 2010.

Tout au long de mes cours, Franck ne m’a jamais découragé. Même la fois où il a voulu m’expliquer « embrayage et accélération », et là je l’ai éjecté de la moto en arrière, et il s’est retrouvé la tête directement sur le béton. Certes, il n’avait pas le casque, mais jamais cela ne lui était arrivé d’avoir une élève comme moi. On a fini le cours à l’hôpital, quelques points de suture. Convaincue qu’ils me diraient « Gigi, laisse tomber, la moto ce n’est pas pour toi ». Et bien NON, autant Corinne que Franck m’ont redonné rendez-vous et m’ont dit : « On reprend à zéro ». C’est peut-être là que j’ai eu un déclic, une confiance et pas le regard sur une «incapable ».

Il m’a fallu six passages au permis, beaucoup de soutien de ma petite famille et de l’encouragement de mon moniteur pour enfin décrocher ce permis en avril 2011.

Je peux respecter ma promesse d’aller au travail avec ma Gladius qui attendait sagement dans le garage dès le lendemain de mon permis. J’ai un peu la trouille, mais ça se passe bien quand même.

Les accidents importants de mon mari et de mon fils m’ont démontré l’importance de l’équipement. Pour autant, je continue de rouler mais peu, et le doute subsiste, environ 20 000 km en sept ans.

Tout récemment, lors du « week-end 1000 virages » : l’ouvreur a fait un tout droit dans un virage. Il a freiné, mais sa roue est tombée dans le fossé. La copine qui le suivait a très bien réagi en continuant sa route, mais moi en tournant, je me suis aperçue qu’à droite, il y avait « quelque chose » de rouge et je l’ai bien regardé… alors j’ai pris le même chemin. Ce fossé en bord de route a réceptionné ma moto en contrebas et moi j’ai été éjectée de la moto.

Merci l’airbag !

La veille, Olivier avait voulu me montrer sur la route un serpent, j’ai pris ça pour un bâton de bois. Peut être parce qu’il n’était pas rouge, je ne l’ai pas bien vu ??? J’aime bien le rouge (je rigole). En voiture, tu peux te permettre de jouer la curieuse, mais en moto, c’est plus dur. Surtout dans les virages…

Le plus souvent, je roule en groupe, ce qui est un grand plaisir. Je me souviens par exemple de cette concentre à Guéret où il y avait plus de 500 motos : c’est très impressionnant. Si je suis allée jusqu’à Guéret avec ma machine, sur place, après ce long voyage, j’ai préféré monter derrière mon mari.

Je rêve de pouvoir voyager en moto et surtout de me déplacer n’importe où sans appréhension, mais pour ça j’ai encore besoin de me rassurer.

 

2. Pourquoi es-tu venue à la CASIM ?

 

Toujours ce manque de confiance en moi qui fait que je cherche des stages de perfectionnement.

Mon premier stage a été sur un circuit avec Vincent Boquet, organisé par la boutique LNLM « 100% femmes ». On a travaillé la trajectoire des virages. Très bénéfique et enrichissant.

Ensuite, par internet, j’ai trouvé la CASIM et j’ai tout de suite adhéré à ce programme.

Mon mari, bien qu’il ne rencontre pas spécialement de difficulté, m’a accompagné pour me soutenir dans cette démarche. Moi je viens pour tout, mais surtout pour améliorer la maniabilité à basse vitesse. Ce qui me met en panique, c’est surtout le demi-tour.

 

3. Que t’a-t-elle apportée?

 

Déjà, j’y ai trouvé des motards qui ont le même ressenti que moi. Je me sens moins seule dans ce qui me panique. C’est rassurant aussi de rencontrer des gens qui ont eu du mal, mais y sont arrivés finalement, c’est encourageant.

C’est une super équipe de volontaires, armée de patience et de simplicité. Aucun jugement, mais un grand partage de leur connaissances.

 

4. Pourquoi te ré-inscrire ?

 

Parce que je n’ai pas fini de travailler. J’en ai encore besoin, c’est sûr!

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