Quel ton parcours motard ?
Dès 14 ans, j’étais déjà sur des petites motos 50 à vitesses, des « tasses » : Gitane Testi, Flandria et Zundapp, etc. pour ceux qui connaissent.
En 1977, c’est le grand saut : Yamaha 125 RD, un bicylindre avec un disque à l’avant et tambour à l’arrière ! J’étais dans la cour des grands avec une vraie moto… comparée aux tasses de mes débuts. Jusqu’à 20 ans, je roule et parcours toute la France. Sac à dos, toile de tente, je suis alors un vrai baroudeur. Entré dans l’âge adulte avec d’autres objectifs, mon mode vie change et j’abandonne tout à fait le deux-roues.
C’est un soir de 2002 que je rechute : comme je fais la remarque à ma femme que « les embouteillages c’est plus possible », « reprendre un 125 serait plus pratique », nous découvrons mutuellement que nous partageons ce penchant pour la moto. Deux jours plus tard, nous achetions (à un clown !) un 125 CM que nous conduisons à tour de rôle. Cet achat nous conduira bien au-delà de la lutte contre les embouteillages.
En janvier 2004, j’obtiens le permis gros cube et ma femme me suivra de près dans cette nouvelle étape.
Ma première moto est une 750 CB de chez Honda et mon épouse me suit de près et fait ses début sur un CB 500. Pour nous deux, le virus reprend sous forme d’une attaque foudroyante. Nous roulons ensemble avec nos deux enfants. Notre objectif est de partir en vacances tous les quatre, en moto. Beaucoup en montagne, dans les Alpes, en Autriche, en Italie, en Espagne… Au Maroc aussi où j’ai loué un XTZ 660 avec lequel je me suis éclaté.
Rapidement, la moto ne devient pas qu’un mode de déplacement, mais vraiment un mode de vie, ce qui nous amène à rencontrer des gens, faire de la moto « en collectif », en groupe pour le partage.
Un forum « Motards Girondins » nous a permis beaucoup de belles rencontres, de formidables balades. Mais avec 25.000 km/an en moyenne, je prends conscience que rouler beaucoup n’est pas suffisant pour se constituer une solide maîtrise. L’idée qu’il faudrait pouvoir se perfectionner en continu fait son chemin. En particulier, quand nous avons été touchés de près par un accident tragique. Notre famille aurait voulu nous voir arrêter la moto, mais c’était difficile de prendre cette décision quand la moto faisait partie de notre vie.
Si « la moto c’est dangereux », alors le bon moyen d’y remédier, au moins en partie, c’est de continuer d’apprendre, s’améliorer… se perfectionner !
Pourquoi es-tu venu à la Casim ?
J’y suis venu pour moi, mais aussi pour les autres. J’avais besoin de réponses à mes questions : comment éviter le danger ? Également pour rassurer mon entourage : certes, je n’arrêtais pas la moto, mais je faisais en sorte de mieux m’armer contre les risques. J’avais déjà la conviction de la nécessité de me perfectionner. Mais aussi l’objectif de soutenir cette action d’une façon ou d’une autre pour moi comme pour les autres motards. Je ne savais encore comment…
La rencontre de Fabien le fondateur de la 33 a été décisive. Il apportait tout ce que j’attendais. Et il l’exprimait exactement comme je le ressentais.
Que t’a-t-elle apportée ?
Tout d’abord, elle a totalement répondu à mes besoins de perfectionnement. Elle m’a apporté une autre manière de considérer ma pratique. De façon plus lucide et responsable. Elle m’a aussi et surtout permis des rencontres et j’y ai trouvé des amitiés précieuses.
Tu es Formateur et Président de la 33 : Pourquoi t’investir dans cette asso ?
On a rarement l’occasion d’être vraiment utile. Formateur pour les autres, c’est bien, c’est concret et en plus, cela oblige à réfléchir, à aller plus loin dans sa propre compréhension.
L’objectif : augmenter la sécurité de nos Casimirs. A chaque fois qu’un membre de la CASIM témoigne qu’il a réussi à déjouer un danger, c’est une satisfaction énorme car je me retrouve dans l’idée de base de son fondateur, Claude Boyer et son « Plus jamais ça », c’est ce qui me motive.