1. Ton parcours motard?
Aucun motard dans ma famille, alors pourquoi la moto? Peut-être mon côté garçon manqué?
J’ai fréquemment roulé en mobylettes diverses et variées, mais sans équipement (pas bien!), il faut dire que je souffrais d’une certaine dissociation entre mes moyens et mon envie de tourner une poignée!
Ni mes parents quand j’étais ado, ni mon ex-mari ne pouvaient envisager que je fasse de la moto. C’est dangereux. Moi en moto: ils pensaient que j’allais forcement me tuer.
Quand j’ai divorcé, dès que j’ai pu, je me suis offert un Honda 125 Rebel (la bien nommée!) que mon permis voiture m’autorisait à conduire. J’ai tout de même pris une heure de cours en moto-école, histoire de m’informer : ça se passe où les vitesses, les freins? De 2006 à 2011, je roule quotidiennement avec. Puisque j’habite en ville, c’est pratique pour se déplacer et se garer.
Mais quand en 2009, je pars vivre à la campagne, j’ai vraiment le sentiment de risquer ma vie à chaque instant sur les nationales au guidon de ma 125. C’est pour ça que je décide, à 41 ans, de passer le permis gros cube: je veux avoir plus de répondant pour ne pas être piégée au milieu des voitures qui roulent vite et s’imaginent que je peux en faire autant. J’obtiens mon plateau à la deuxième présentation, mais dans l’ensemble, mon apprentissage s’est très bien passé. Il faut dire que j’avais un très bon moniteur, beaucoup d’envie d’y arriver et surtout pas peur de tomber.
Je roule pendant trois ans sur un Yamaha XJ 600 N avec lequel je parcours 45.000 km. C’est un immense sentiment de liberté pour moi. Avec mon compagnon, je trace ma route avec toile de tente, aussi souvent que possible. Mais je pense que mon compagnon était moins
mordu que moi. Je me souviens en particulier d’un séjour dans les gorges du Tarn: c’était merveilleux!
Puis avec le Yamaha TDM 900, j’ai l’impression de passer d’un diesel à une essence. En un an, je parcours 50.000 km, notamment dans les Pyrénées et dans les Alpes. Quand elle atteint les 93.000 km au compteur, il est temps d’en changer, d’autant qu’à l’arrêt, elle me
jette un peu trop souvent au sol à mon goût: pour moi, elle est trop haute et trop lourde. Avec celle-ci, j’ai appris l’art de l’anticipation lors de mes arrêts, mais aussi, en montagne, à garder une vitesse enclenchée en guise de frein à main! On apprend de ses erreurs…
C’est ainsi que par hasard, il y a deux ans, je vais essayer la F 650 GS surbaissée, avant tout parce qu’elle est dans mon prix. L’essayer, c’est l’adopter! J’ai tout de suite l’impression d’avoir un très chouette jouet entre les mains. Depuis, je ne tombe plus et n’ai plus besoin de personne: vive l’autonomie! Avec elle, c’est plus de 30.000 km parcourus.
Mon voyage qui m’a le plus marqué, c’était une boucle qui passait par Millau et ses gorges du Tarn, puis dans le Verdon. Les routes et les paysages y sont fabuleux.
Mon prochain but serait la Sardaigne, reste à l’organiser!
2. Pourquoi es-tu venue à la Casim?
J’ai eu la chance, grâce à OVS, de rencontrer un type formidable (Franck L, pour ne pas le nommer!) qui proposait un séjour «initiation montagne». Nous avons parlé de son asso’ d’alors, le PRM33, qui se voulait axé sur la sécurité par le perfectionnement.
Tout à fait l’esprit de la CASIM!
Sensibilisée à ce concept, je me suis mise à chercher sur le net une asso de perfectionnement puisque le PRM33 n’avait pas tout à fait abouti, pas simple de mettre en place la structure.
C’est alors que je suis régulièrement tombée sur un profil : «Griselda au rassemblement Toutes En Moto», «Griselda avec les Pères et Mères-Noël Motards», «Griselda propose de venir à la présentation de la CASIM33»… Je me dis «Mais elle est partout cette nana?!».
J’assiste à la présentation, mais il y a foule et je ne peux m’inscrire cette année là, me dit Griselda-la-vilaine ( ).
Patiente et surtout convaincue, j’attends un an pour rejoindre l’asso’. C’est ainsi que j’ai enfin pu obtenir une place de stagiaire en septembre 2016.
J’espérais surtout apprendre à mieux gérer mes demi-tours. Mais aussi à allier confiance et maîtrise pour ne pas me foutre en l’air… pour faire mentir mes parents et mon premier mari!
Pour moi qui suis une asociale, je me suis dit aussi que ce serait une bonne façon de me soigner. Me mêler à une foule, à un groupe était une gageure, mais je me suis dit qu’avec des gens qui auraient la même passion, ça pourrait m’aider.
3. Que t’a-t-elle apportée?
Vu les lignes qui précèdent, que j’accepte la rédaction de ce portrait est sûrement la preuve que la CASIM ne m’a pas apporté de l’aisance qu’en moto, non?!
J’ai déjà appris beaucoup de choses en une seule saison: sur la conduite moto, l’influence des appuis et la gestion de l’équilibre, me sentir plus en sécurité en comprenant mieux les mécanismes de nos machines.
Tous les ateliers sont très formateurs, y compris celui sur «la mécanique» ou «ce qu’il faut faire en cas d’accident».
4. Pourquoi te réinscrire?
Déjà parce que j’ai rencontré des gens extraordinaires! Évidemment, tous ces formateurs / trices qui m’ont tant apporté, mais aussi les autres CASIMir(ette)s, comme Laurence et tant d’autres.
En bref, pour l’ambiance parce que l’asociale s’est fait des copains!
Mais bien sûr, parce que mieux sensibilisée à la sécurité, je veux continuer d’apprendre. J’ai déjà réservé ma place pour l’an prochain!