Votre parcours motard ?
Pour Sylvie, faire de la moto est un rêve de petite fille, mais il lui faut attendre d’avoir les moyens, du permis et de l’achat de la machine.
Plusieurs années plus tard, l’héritage paternel pourrait permettre l’achat de la machine mais le permis…?!
Pour Philippe, la moto c’est faire du cross dans son jardin quand il est « minot », mais son rêve de permis devient impossible quand il perd la vue à 21 ans. Quelle aubaine que celle qui deviendra sa femme veuille passer le permis elle-même ! Il l’encourage en lui offrant le permis : par procuration, en devenant son passager, son binôme, il pourra finalement faire de la moto ! Il s’octroie seulement le droit de manipuler à la main leur premier V-Strom 650 qui attend dans le garage le précieux papier de Madame : une bonne façon de la motiver.
Passer le permis en hiver n’est pas le plus gros défi pour Sylvie. Il faut d’abord qu’elle trouve une moto école qui propose l’apprentissage sur une machine que son surpoids et sa hanche totalement bloquée lui permette d’enjamber.
A force d’acharnement, elle y arrive : elle obtient son permis en 2011 alors qu’elle se présente en marchant avec des béquilles, que Philippe récupère pour lui libérer les mains le temps de passer l’épreuve de « la poussette »… qui de la moto ou de la motarde permet l’équilibre ?
Durant un an et demi, elle parcourt seule 1.500 kilomètres. Elle doit se faire la main avant de pouvoir porter Philippe. Sa hanche l’empêche de passer la première seule, c’est donc systématiquement Philippe qui la lui passe, tel un copilote à part entière ! La moto est plus qu’un projet de couple, un rêve commun. Enfin Sylvie se sent prête à faire partager cette passion à Philippe durant encore 2500 kilomètres ensemble sur cette machine. Il n’est pas rare que Philippe aide Sylvie : il fait la mécanique, pose les pieds au sol pour suppléer ceux de sa conductrice à la hanche capricieuse, mais ça n’empêche pas toujours certaines chutes à l’arrêt, notamment sur route en dévers.
Les opérations de Sylvie mettent la moto, par force, au garage à plusieurs reprises. Mais la moto est à la fois source de motivation pour améliorer le souci de surpoids de Sylvie et surtout son problème de hanche, mais aussi ce qui la motive pour ses rééducations successives, à chaque fois plus prompte que prévu : vive la moto-thérapie !
Fin 2012, ils s’offrent un nouveau V-Strom 650 : plus récent, moteur plus souple, ABS… 24.000 kilomètres parcourus depuis.
Le premier voyage qui les a le plus marqués, c’était avec un groupe près de Blois. Partager cette passion au travers de visites et de balades était vraiment super.
Mais le voyage le plus extraordinaire était en Savoie en juin 2015. La moto sur une remorque pour se rendre sur place et cette fois, d’autres pilotes ont porté Philippe pour permettre à Sylvie de découvrir en solo la conduite en montagne. Durant 2 jours et demi, c’était un stage intensif !
Prochain rendez vous exceptionnel ? Leur voyage de noces en moto ! 15 jours dans le Doubs et le Jura, programmés dans quelques mois !
Pourquoi sont-ils venus à la Casim ?
Ils en ont entendu parler sur leur forum DL 650, mais aussi par un ami CASIMir.
Pour Sylvie, il s’agissait surtout d’apprendre à négocier les virages, maîtriser son regard, le freinage et les demi-tours, tout ça en duo bien sûr.
Pour Philippe qui perçoit beaucoup les hésitations de sa femme, c’était pour qu’elle prenne confiance dans ses techniques… ce qui lui permettra d’être lui-même plus en sécurité. Si elle est plus à l’aise, il le sera forcément aussi.
Plus de plaisir, c’est gagnant/gagnant !
Que leur a-t-elle apportés ?
Sylvie se sent déjà plus sûre de ce qu’elle fait et même, je cite, « se régale » à très basse vitesse ! Elle n’hésite plus à monter sur un trottoir et ce sans s’aider ni de ses pieds… ni de ceux de Philippe !
Philippe perçoit très nettement cette aisance gagnée par sa conductrice.
Freiner, plus fort et plus précisément, même de l’avant et surtout sans être déséquilibrés est un confort et un plaisir autant pour l’un que pour l’autre !