1) Ton parcours motard ?
Je me suis intéressé à la moto sur le tard, au début des années 2000.
Pas de passion familiale pour la moto, ni de vocation au berceau. A 14 ans, à la place d’un Booster qui me faisait de l’œil, j’ai eu un VTT!
Je pense que c’est « l’esthétisme » de la moto / pilote qui m’ont attirés. Venant du monde automobile, j’étais attiré par les motos carénés, sportivo-GT, au forme ronde de l’époque. Mon « graal »: la Kawasaki ZZR 1200!
En 2003, je décide de passer mon permis moto, en formation accélérée d’une semaine.
Je ne connaissais strictement rien à la moto. Ni où était l’embrayage, ni quel était le frein le plus puissant: avant ou arrière?
Une semaine plus tard, permis en poche, j’enfourche ma première moto qui m’attendait sagement au garage: une Yamaha 600 Diversion, vert anglais… A part le mérite d’être ma première, je n’ai pas trouvé grande qualité à cette moto de jeune permis.
Au bout 4 mois, je découvre le verglas d’été et le goût du bitume, en voulant faire un pif-paf / freinage d’urgence pour éviter une voiture. Plus proche de Surya Bonaly que de Valentino Rossi, j’ai comme l’impression d’avoir oublié le frein arrière au passage et avoir saisi le frein avant sur l’angle…
La vitesse et le frein avant resteront pour moi des monstres à ne pas chatouiller pendant longtemps…
Cette moto qui n’avait pas vraiment ma confiance me fait prendre conscience que le permis est un droit à rouler, pas une assurance de le faire en sécurité.
Il est temps de changer de partenaire. Je découvre alors, le roadster, le vrai, l’essentiel, l’intemporel, la machine à sensations: un phare rond comme une orange, un guidon plat comme une limande, un moteur de camion plein comme un œuf. Manque plus qu’à saupoudrer tout ça d’une belle couleur originale et voilà la recette de ma future désirée. Celle qui deviendra MA moto, celle que j’ai choisi, qui m’amènera partout, qui me fera vibrer, qui me fera comprendre pourquoi je roule sans airbag, sans clim, sans 4 roues ni le coude à la portière!
J’ai un an pour économiser et choisir la couleur de ma belle.
Finalement 6 mois auront suffit à constituer le pécule nécessaire, à arrêter de rôder toutes les semaines chez mon concessionnaire. Elle est là, ma Yamaha XJR 1300 jaune série Kenny Roberts!
Mes périples avec ma dulcinée? Les Pyrénées en long, en large, en travers tous les week-ends ensoleillés. Pour moi, difficile d’envisager des longs périples routiers. La peur de salir ma beauté diront les mauvaises langues.
Je reprends alors peu à peu confiance, en la moto, en moi même. Je me tente à des stages de sécurité, fouille le net, apprends la « conduite » par moi même, de mes propres expériences.
Les balades à 50 motos, c’est pas trop mon truc. Je voyage plutôt solo. Si la moto n’a que 2 places, partons alors à 2 max et un baluchon pour découvrir mon Pays Basque natal.
C’est décidé, cette XJR jaune ne me quittera pas, elle se fera de nouvelles copines dans le garage et ne sera plus jamais seule. Au grès de mes besoins, elle connaîtra un XJR noir (dit le mulet ou plan B), un FJR noir (dit shadow baleineau), un scooter XMAX 250 (dit le Kangoo boite auto) et puis depuis 3 ans une BMW R1200GS (dit Rossy de Palma…).
C’est cette dernière qui me donnera envie de rouler plus loin, plus longtemps, confortablement (les affres de l’âge?) avec même un petit de boue, parfois! Je fais aujourd’hui 10-15 000 km/an par tous les temps ou presque. Pas le choix quand on travaille dans une région où la spécialité est autant le bouchon automobile que viticole.
2) Pourquoi es-tu venu à la Casim ?
Et la CASIM dans tout ça me direz-vous? En 2012, j’entends parler de la Casim 77 par un collègue parisien Visa 2. Je me renseigne: un club de bikers? une formation scolaire? des ayatollahs de la sécurité? Rien de tout ça, mon collègue s’éclate et partage sa passion, la transmet sous prétexte de sécurité. Séduit, je me renseigne mais pas de Casim 64 ou 40.
Il faudra attendre 2016 pour que je découvre par hasard la Casim 33. Prêt à tout pour intégrer cette « école de l’expérience» , je suis sur liste d’attente, motivé comme jamais. Il n’est pas question d’attendre 4 ans de mieux pour faire partie des CASIMirs!
Je souhaitais intégrer la CASIM pour m’évaluer, apprendre et mettre des mots sur ce que je pensais savoir déjà. Carton plein sur ces objectifs!
3) Que t’a t’elle apportée ?
Un petit doigt par-ci, un petit angle de pied par-là, l’enseignement pratiqué par nos animateurs est aussi précis qu’individuel.
Mais je n’avais rien compris! Ce n’est pas ça la CASIM, ce n’est pas QUE ça! La CASIM, c’est des dons, des échanges humains, l’apprentissage de la différence, des rencontres qui nous sortent de nos bulles stéréotypées confortables amicales et familiales.
4) Pourquoi te réinscrire ?
Comme dit plus haut : la moto est à certains moments un simple prétexte à l’échange, aux rencontres avec des personnes qu’on aurait peut être qu’à peine croisé dans nos vies alors on en redemande !
5) Et ta passagère dans tout ça ?
Ma passagère est un sac de sable disons, expérimentée. Nous faisions un binôme où chacun connaissait les réactions et les attentes de l’autre; jusqu’à ce que j’intègre la CASIM.
Ma conduite est, selon elle, plus dynamique et pour autant plus coulée, plus enroulée. Passée la surprise, ce n’est pas fait pour lui déplaire.
Alors, tout le monde est heureux. Monsieur qui ne se prend pas plus de tapes amicales sur les épaules ou le casque et Madame qui a un dimanche de libre par mois, et se sent rassurée quant elle enfourche Rossy de Palma à mes côtés.
Fort de mon expérience et d’échanges avec mes collègues CASIMirs, je souhaiterais travailler à l’avenir sur un module « Duo » à proposer aux futurs stagiaires.