1. Ton parcours motard ?

Ça a commencé vers l’adolescence : j’enviais mon frère qui, lui, avait le droit d’avoir une mobylette, alors que moi non. Sans doute parce que j’étais une fille ? Mes parents avaient peur pour moi et par ce fait voulaient me protéger ? À voir.

Dans l’année de mes 15 bougies, mon frère (devenu motard) me fait intégrer son cercle d’amis ; ils sont tous motards.

C’était la première fois que je suis montée sur la moto en tant que passagère, sur un 1100 XS de chez Yamaha (pardon, c’était pas rien !!! Pour l’époque, ce n’était pas n’importe quoi comme moto, lol !) : j’ai su à l’instant même que moi aussi, je deviendrai motarde et qu’un jour, je passerai le permis gros cube. J’en étais absolument certaine ! Dès que nous faisions de la moto, il y avait des sensations que seule une moto pouvait m’apporter, le bruit du moteur par exemple, une impression de liberté, les odeurs, les paysages qui n’avaient rien à voir en voiture, cette légèreté de

mouvement…l’évasion.

C’est dans ce groupe de motards que j’ai rencontré Henri qui lui aussi s’est inscrit à la CASIM 33.

Je suis devenue son binôme. Puis nous nous sommes mariés. A cette époque, nous n’avions pas beaucoup de moyens financiers. Donc, pas les moyens de m’offrir le permis moto : priorité au permis voiture ! Eh oui, il y avait des choix à faire, c’est la vie. Par la suite, l’arrivée de notre premier enfant, en 1986, Rémi : mon projet permis moto est de nouveau reporté, vous pensez bien ! Ma priorité absolue est mon enfant tant désiré. Je me souviens que, dès que j’ai pu remonter sur la moto, toujours en tant que passagère, ma perception des dangers sur la route était différente. Je suis devenue plus sensible à cette question : nous avions la responsabilité de notre enfant, que deviendrait-il s’il nous arrivait un pépin ? Mais ce n’est pas assez pour m’empêcher de faire de la moto, Henri a toujours été prudent. La naissance de notre deuxième enfant, en 1990, Noémie, désirée aussi, semble remettre tout à fait en question mon projet permis moto, d’autant plus qu’elle

souffre d’un handicap mental sévère avec d’autres problèmes de santé associés. Plus que jamais, nos enfants deviennent ma seule priorité.

Divorce… Les années passent…

Des années plus tard, je rencontre mon second mari, Gilles, qui lui aussi est inscrit à la CASIM 33.

Quand nous nous sommes rencontrés, il avait déjà son permis moto. Il possédait un Ténéré, mais il ne roulait plus et d’ailleurs, par la suite, il l’a vendue. Il décide de s’y remettre, pour éviter les bouchons à l’arrivée des travaux du premier tramway. Bien sûr, j’en suis absolument ravie, car je

me dis que je vais pouvoir refaire de la moto, comme passagère. Puis je suis tombée malade, en 1999, et c’est en espérant me requinquer que mon mari m’encourage à me mettre à la 125cc.

Bien qu’aucune formation ne soit obligatoire à cette époque, je tiens à prendre des cours de conduite en moto-école.

J’ai alors eu l’occasion d’essayer une 500cc. Je me souviens d’être rentrée chez moi comme sur un nuage. Pour autant, je n’envisageais pas le permis, je prenais un traitement médicamenteux qui n’était pas compatible, à mes yeux, avec la conduite d’un gros cube.

La Yamaha 125 SR est chouette pour se promener sur des petites routes, mais rapidement je la trouve pas terrible, sur la rocade, pour doubler…

Finalement, elle me frustre plus qu’elle ne m’apporte et je retourne plus volontiers derrière mon mari, comme passagère.

En plus de mes deux enfants, depuis 2004, nous nous occupons de notre nièce, Gwendoline, qui a 12 ans aujourd’hui. Quand il est décidé qu’elle vive à la maison en permanence avec nous, mon mari m’encourage à reprendre le guidon pour que nous puissions faire de la moto ensemble. Il pouvait porter Gwendoline qui est devenue passagère par la suite, et la Miss adore faire de la moto.

J’ai du mal à me décider parce qu’il faut repasser le code et puis je me trouve trop vieille, 50 ans, vous vous imaginez, lol. Et puis je manque de confiance en moi. Finalement, un copain veut passer le permis, ce qui me pousse à me lancer. C’est décidé : nous le passerons ensemble… bien que dès le premier cours plateau, il ne vienne pas, je continue.

C’est ainsi qu’en 2015 je découvre le CF2R. C’est grâce à un super accueil et au soutien de Michel, Thomas et D2, mes moniteurs, que j’obtiens du premier coup le code, le plateau et pour finir, la circulation qui est validée le 22 mars 2016, pour le gros cube. Yeah!!!! Mon fils, Remi est aussi un excellent supporter et la fierté que je lis dans ses yeux me fait chaud au coeur.

Ma belle Hornet rouge m’attendait dans le garage. Depuis j’ai parcouru environ 8.000 kilomètres.

Rhoooo, je l’ai faite tomber une fois dans mon garage en la rangeant à la main : ooooh, j’étais folle de rage! Une autre fois, c’était lors d’une balade en groupe, je me mélange les pinceaux à un stop et tombe à l’arrêt, rien de grave, mais j’étais rouge de colère et, bien entendu, vexée.

Dans l’avenir, j’aimerais parcourir la Corse, les Hautes-Pyrénées, le Pays Basque en moto. Et faire pleins de km!

 

2. Pourquoi es-tu venue à la CASIM ?

Au CF2R, il y avait un élève CASIMIR et Michel, mon moniteur, qui m’ont parlé de la CASIM33.

Et je me suis dit que dès que j’aurais mon permis, je rejoindrai cette asso’.

Elle correspondait tout à fait à ce que je recherchais, après l’obtention de l’examen moto.

Les cours pour le permis nous permettent d’obtenir le droit de conduire, mais je pense que c’est insuffisant pour vraiment apprendre à rouler en sécurité.

Pour moi, c’était l’évidence même d’adhérer à cette asso’, j’en aurais besoin pour prendre de la confiance, de l’assurance, etc.

Quand je me suis inscrite en liste d’attente, on m’a invité à venir en spectatrice d’une journée d’atelier, ce que j’ai fait, et ça m’a confirmé que c’est bien ce que je recherchais, aussi pour faire des connaissances et échanger sur le monde de la moto.

Cela se déroulait sur la super piste du CF2R. Merci à Thomas, c’est top confort!

 

3. Que t’apporte-t-elle ?

Elle m’apporte de la sécurité, de la confiance, de la sérénité en moto.

Au fil des cours de perfectionnement, des balades pour mettre ceux-ci en application, ainsi que quand je prends ma moto au quotidien… je sens mes progressions grâce aux encadrants de la CASIM 33.

Merci à eux.

Mais encore, ce qui est plus inattendu et de beaucoup, c’est l’accueil qui est réservé à ma fille Noémie : je ne saurais trouver les mots pour dire à quel point j’en suis touchée.

J’aimerais profiter de ce portrait pour remercier tous les membres de la CASIM 33, à commencer par toute l’équipe des bénévoles, mais également tous les stagiaires (nouveaux ou anciens). Depuis 27 ans que le handicap fait partie de ma vie au travers de Noémie, je n’ai jamais rencontré de groupe (hors cadre du handicap) qui accepte et accueille Noémie comme c’est le cas à la CASIM 33. D’ailleurs ma fille, ça ne trompe pas, est resplendissante de joie quand elle sait que nous allons aux rendez-vous de la CASIM 33. Elle parle «d’aller voir les copains».

J’espérais en adhérant à cette association trouver du perfectionnement moto (ce qui est indéniablement le cas).

Je ne m’attendais pas à découvrir un groupe où le respect de la différence serait si flagrant.

La CASIM 33, comme vecteur de valeurs humaines où le terme « Amitié » prend un sens accru.

Je pense que l’équipe dirigeante amène sans doute cet état d’esprit en général, mais pas seulement, puisque j’ai observé ces réactions très positives dès le jour de la rentrée, y compris avec les tous nouveaux adhérents.

En bref, je vous trouve tous formidables. C’est pourquoi je serai ravie de venir prêter main forte en tant que bénévole, apporter ma pierre à ce bel édifice!

Merci aussi à Griselda de m’avoir aidée à faire mon portrait, dont au final je suis fière.

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